La marbrerie

Le marbre dans la vallée….Un savoir-faire oublié

La Brocatelle de Molinges ressemble aux anciennes étoffes brochées d’or ou d’argent ou de soie, connues sous le nom de brocarts.

C’est un aggloméré de coquilles en fragments, de teinte soit jaune doré, soit violet clair rosé.

La découverte : Septembre 1768

C’est le Curé de la Paroisse de Molinges, Jérôme Clerc, qui découvre la carrière de Chassal et prélève un échantillon pour analyse.

Tel un véritable entrepreneur, il passe un contrat avec le propriétaire du Moulin et une exploitation Lyonnaise (Barthélémy Vuillet etJean-Baptiste et Jacques Delacroix).

La société ainsi formée entre le Curé et les Lyonnais est dissoute en 1772.

5 périodes marquantes vont faire vivre le marbre dans cette vallée

  1. Période Félix Boudon (1822-1843) : Félix Boudon est bien connu du milieu d’affaires sanclaudien. Il reprend le bail de location de la carrière et rachète le terrain de Quettand où s’élevait l’ancienne usine et y construit une nouvelle fabrique mieux outillée. Il décède en 1834. Sa femme lui succède à la tête de l’entreprise puis fait faillite en 1843.
  2. Période Joseph Dargaud (1848-1871) : Antoine Joseph Dargaud est à l’origine d’un barrage établi sur la rivière de la Bienne permettant d’alimenter en eau un nouveau bâtiment équipé de scies à marbre. Il rénove également les autres bâtiments. Ainsi, la marbrerie est un véritable établissement industriel mécanisé. Il décède en 1872.
  3. Période Nicolas Gauthier (1871-1920) : Nicolas Gauthier a mené une carrière politique et une carrière d’industriel. Il démolit un ancien moulin et le remplace par une scierie de bois qui permet la fabrication de caisses d’emballages. Véritable commercial, il développe du démarchage par l’envoi d’échantillons et de la prospection en Italie. La création de la voie ferrée et de la gare à Molinges contribuèrent à accroitre ses possibilités de commercialisation.
  4. Période MPG (1920- 1972) : La société anonyme des marbres, pierre et granits, firme d’importante nationale, rachète la marbrerie en 1920. Elle abandonne en 1929 le mode d’extraction à ciel ouvert. Ainsi, un espace considérable a été dégagé et de nombreux mètres cubes de pierres ont été extraits. Cependant, la localisation de la carrière conduit la société MPG à entreprendre une exploitation souterraine.
  5. Période ROCAMAT (1972-1984) : La MPG est absorbée par la société ROCAMAT en 1972. Cette fusion a pour but de résister à la concurrence étrangère. En 1975, l’atelier de sciage ferme car jugé peu rentable. Certains employés quittent la Vallée de la Bienne pour rejoindre d’autres sites de la société. La marbrerie ferme ses portes en 1984.

Les hommes de marbre : Leur travail est épuisant et dangereux. Ils sont de 35 à 120 ouvriers, le recrutement est local, de père en fils, puis ensuite des immigrés rejoignent les équipes.

Productions phares de Molinges : décorations pour les Eglises, cheminées, dessus de meubles, villes concernées où l’on peut admirer ces compositions : Besançon, Paris , Lisieux, Nice, Caracas

Aujourd’hui, ce savoir-faire est tombé dans l’oubli…  

Une Conférence sur le marbre aura lieu à la Médiathèque de Chassal-Molinges dès que les conditions sanitaires permettront les rassemblements